« Poupée, avec l'amour tu as pris la poudre d'escampette » Ma mère, c'était un peu ça. Elle est tombé amoureuse très jeune et a décidé de quitter le nid le plus rapidement possible. Sans penser à quoi serait fait demain. Des rêves pleins la tête mais les mains vides. Aucun diplôme, aucun savoir faire. Malgré son amour et sa vie de couple, elle restait une gamine sans compétence, une gamine qui a dû s'imposer un choix de vivre. Pas pour elle, mais pour ce qui allait arriver. Dame de ménage. Elle a commencé ainsi, doucement, récoltant de l'argent avec de nobles efforts. Je pense que c'est comme ça que mon père aime ma mère. Courageuse et sûr d'elle. Quelques années après leur mariage, je suis arrivé dans la vie du couple. Un bébé adorable, facile à vivre, sans aucun problème. Mes parents ont cru que tout les enfants étaient ainsi, que, comme moi, ils seraient sages. Oui, je n'ai jamais été turbulent en étant gosse, toujours calme, posé. Je m'amusai seul à la maison et avec beaucoup de copain à l'école. L'enfant parfait que tous rêverait d'avoir. Faut croire que mes parents ont prit leurs rêves pour des réalités. Premier enfant, deux ans et déjà grand frère. J'étais trop jeune pour être fière ou me rendre compte du poids de ce rôle. Ce n'est pas un mal, au contraire. Mais comment dire.. Je n'ai pas eu le temps de comprendre le pourquoi du comment que je me retrouve avec une autre soeur, quatre plus tard. à cet instant, je saisissais à peine le truc. Protéger ma famille. Mes parents et mes deux soeurs. Plus facile à dire qu'à faire. Je crois que c'est à cette époque que j'ai développé un instant protecteur avec mes proches, personne ne devait toucher à eux. à moins de vouloir se frotter à moi. Par contre, j'en avais rien à faire des autres, même si quelqu'un tombait devant moi, j'étais le premier à rire. Et oui, l'ange est devenu sale gosse en grandissant.

« Rien ni personne ne peut juger les gens qui s'aiment » Puis la vie de famille s'est agrandit un frère, encore un autre. Ma mère a arrêté son boulot, définitivement. Seul mon père bossait et faut avouer, son travail ne lui suffisait plus. Donc il en a prit un autre, pour subvenir aux manques. Deux payes pour six enfants, et un autre à venir. Je crois qu'ils sont dingues. Faire autant de gosse en sachant que nos revus sont merdique, que le peuple du secteur un ne vit pas aussi bien que celui du secteur deux. Sans parler que mon père vieillit, se fatigue. J'ai grandis en le voyant dépérir, mais il disait que ce n'était rien, que l'amour de ses enfants le consolait. Et moi, j'ai toujours dit que je les aiderais. J'ai peut-être la dégaine d'un mec peu fréquentable mais je suis honnête, je ne mens pas sur un sujet sérieux et je ne reviens pas sur de telles décisions. Il croyait que je plaisantais, qu'avec mon premier boulot je m'offrirais une connerie du style, console ou autre. Non, j'ai donné le trois quart à ma famille. Pour payer la nourriture, les vêtements et même les études de ma petite soeur, âgée de 18 ans. Oui, la famille c'est sacré et je les adores. Malgré mon sale caractère et ma façon de vivre. L'école ? Après plusieurs bagarres aux lourdes conséquences, on m'a simplement renvoyé. Pourquoi retourner dans un endroit que je n'aime pas, ou je ne trouve pas ma place ? étudier, c'est bon pour les gens qui s'en donne la peine. Pas moi. Je préfère gagner ma vie en étant actif, servir à quelque chose même si c'est une excuse pour me justifier.

« il y a des choses que la vie n'explique pas » La vie a beau être comme elle est, cette dernière continue et évolue. Aujourd'hui, je suis toujours ce petit vendeur dans un magasin connu mais caché des regards et je vend mon rap aux plus offrant car ma famille est passé au second plan, malheureusement. Je ne peux pas vivre éternellement avec eux, faut aussi que je me fasse ma place. Donc, garder mes sous pour payer mon loyer et mes repas, ainsi que le reste. C'est triste. Mais ils ont voulu vivre ainsi. Bien que ma seconde soeur soit aussi partit vivre de son côté. Ils leur restent cinq enfants. à part du courage, je ne peux leur souhaiter rien d'autre. Le bonheur, ils ont déjà. Ce serait plutôt à moi d'aller à son encontre. Partagé, ce n'est pas tout, je voudrais aussi recevoir. Aussi égoïste que je sois. Et pourtant, j'ai beau aimé ma famille, je n'adhère pas au gouvernement. Mais ça, c'est sûrement une autre histoire. Qui sait, je n'ai peut-être pas seulement l'image du 'délinquant' comme certains se plaisent à dire.