Beaucoup diront que j'ai une vie facile, que ce n'est pas juste, que je ne le mérite pas, mais pourtant, je ne me permet pas de les juger. Je suis née dans cette famille, je n'ai rien décidé. Ce n'est pas de ma faute si mon père dirige plusieurs grandes boutiques de vêtement. Ce n'est pas de ma faute s'il s'est battu pour son avenir et celui de ma mère. S'il en est arrivé là, c'est grâce à de nombreux efforts, il n'a jamais lâché prise. Alors non, je ne vous laisserai pas nous juger ainsi.
Je n'ai ni frère, ni soeur, j'ai toujours eu l'habitude d'être seule. Mon père a toujours beaucoup travaillé, et ma mère n'était pas souvent à la maison, on apprend à se débrouiller dans ces cas la. Pas besoin de nourrice ou de baby sitter. Je pense que j'étais déjà mature à cette époque la alors que je n'étais qu'une petite gamine. Bien que je ne vois pas souvent mes parents, j'étais complètement admirative pour tout ce qu'ils avaient réussit à accomplir.
A l'école, j'étais fière de dire à mes camarades qu'un jour c'est moi qui m'occuperait de cette entreprise. Ambitieuse.
Pourtant je ne suis pas le genre de fille qui s'amuse à rabaisser les autres. Cette histoire de secteur m'a toujours perturbée. Je n'ai jamais fait la différence, secteur 1 ou 2, nous sommes tous les mêmes, mais je n'avais pas le droit de jouer avec ces enfants la. C'était bien dommage. J'en ai en souffert alors que je n'étais pas à plaindre.
J'avais des bonnes notes, mais je passais des heures à étudier, j'ai toujours aimé ça. Mes professeurs étaient content de moi, et cela me convenait. Je voulais devenir très intelligente, je pense que je le suis, mais ce n'était pas inné. Je me suis donné beaucoup de mal pour réussir.
Aujourd'hui je poursuis mes études de commerce, mais je travaille aussi en tant que vendeuse dans l'un des magasins de mon père. Je l'ai supplié. Je voulais commencer tout en bas de l'échelle et surtout j'aime le contact avec les autres.
Je suis une jeune femme passionnée, et surtout, je ne fais toujours aucune différence entre les classes. Je n'aime pas ce mot. Je ne peux pas faire grand chose pour aider ces personnes mais je fais de mon mieux. Le plus important est que mon père ne le découvre pas, ou il me tuerait.
Je suis fière de ce que je suis devenue aujourd'hui. Pas une des riches filles égoïstes et superficielles. Je vaut beaucoup mieux que ça. Je n'ai jamais manqué de rien alors je ne sais pas ce que peuvent vivre les plus pauvres, on ne nous l'a jamais expliqué à l'école. Je pense que devoir arrêter les études m'auraient presque tué, alors je sens mon cœur se déchirer lorsque je vois de très jeunes adolescents accomplir des tâches ingrates pour un salaire minable. Je ne suis pas mère Thérésa, mais je voudrais leur donner un coup de main. Peut être qu'un jour les choses changeront, mais il ne faut compter que sur soi. Dans le milieu des affaires, on ne cherche qu'à vous faire tomber et je crois qu'avec le temps je deviens de plus en plus courageuse. Jamais je ne me laisserai bouffer par ses requins. Je suis une fille, mais je n'en suis pas moins forte pour autant.